Les données scientifiques sont unanimes quant aux effets néfastes de la consommation du tabac dans les semaines entourant une intervention chirurgicale. Ces effets sont multiples et peuvent entrainer des complications cicatricielles majeures, des échecs de la chirurgie, et favoriser l’infection des matériels implantables (ex: implants mammaires).
Généralités sur le tabac et la chirurgie
La consommation de tabac peut être à l’origine de multiples problèmes qui peuvent allonger les durées d’hospitalisation. Le tabagisme peut favoriser les infections à la suite de l’ensemble des interventions de chirurgie plastique, notamment celles comportant des décollements tissulaires (abdominoplastie, chirurgie mammaire, lifting cervico-facial) mais aussi celles qui impliquent la mise en place de matériel prothétique (implant mammaire), ou la greffe de tissu adipeux. Les retards de cicatrisation et des nécroses parfois étendues de la peau sont fréquents chez les fumeurs. En chirurgie reconstructrice, les interventions comportant l’utilisation de greffes cutanées ou de lambeaux (reconstruction mammaire, couverture tissulaire par lambeau) sont à l’origine de plus de complications chez les fumeurs, notamment en microchirurgie où les vaisseaux des patients fumeurs sont moins robustes. Tous ces phénomènes peuvent concourir à un réel échec de la chirurgie simplement en raison d’une consommation tabagique.
Selon la Société Française d’Anesthésie-Réanimation (SFAR) des complications majeures postopératoires sont également directement en lien avec le tabagisme: infection profonde, complications respiratoires ou cardio-vasculaires, choc septique.
Recommandations de la SOFCPRE sur le tabac
Il est recommandé un arrêt pré-opératoire systématique du tabac, indépendamment de la date d’intervention. L’arrêt du tabac plus de 8 semaines avant l’intervention diminue de près de 50% les complications respiratoires. Le bénéfice de l’arrêt du tabac sur les troubles de la cicatrisation est démontrée et intervient après 3 à 4 semaines minimum d’interruption du tabac.
Il est donc demandé aux patients d’arrêter complètement le tabac 1 mois avant l’intervention. La cigarette électronique doit être considérée de la même manière.
Pour information :
Il peut être réalisé sur le CH d’Ajaccio la recherche de nicotine dans les urines et ce afin de s’assurer que toute patiente tabagique prise en charge pour un lambeau de reconstruction mammaire ait bien réussi son sevrage tabagique.